NOTES
Les encyclopédies dont Hugo dispose ne disent rien de tel, Buffon non plus. Ce petit mythe, comparable à ceux de Puissance égale bonté, Les Lions, Au lion d'Androclès, Androclès et de L'Epopée du lion, renouvelle l'épisode de l'éléphant de la Bastille dans Les Misérables.
Cependant, si l'on veut à tout prix une source, elle se trouve peut-être dans cette anecdote de l'article Eléphant de Buffon (Histoire naturelle..., t. XI, p. 94 et suiv.): « Un éléphant venoit de se venger de son cornac en le tuant; sa femme témoin de ce spectacle, prit ses deux enfans et les jeta aux pieds de l’animal encore tout furieux, en lui disant, puisque tu as tué mon mari, ôtes-moi aussi la vie, ainsi qu’à mes enfans. L’éléphant s’arrêta tout court, s’adoucit, et comme s’il eût été touché de regret, prit avec sa trompe le plus grand de ces deux enfans, le mit sur son cou, l’adopta pour son cornac et n’en voulut point souffrir d’autre. [....] Au reste, il est naturellement doux, il n’attaque personne à moins qu’on ne l’offense, il semble même se plaire en compagnie, et il aime sur-tout les enfans, il les caresse et paroit reconnoitre en eux leur innocence. »